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This is your life, and it's ending one minute at a time.

2 décembre 2010

10 04 10 - Gilles

EcrirAVT_Guillaume_Apollinaire_2471e, c’est une envie qui te prend comme ça, au détour d’une pause dans tes révisions qui s’éternise[ent]. Telle une échappatoire à la réalité de ta petite vie dorée mais vide, d’étudiant. Cela te permet d’oublier que tu es en situation d’inconfort profond, mais ça au fond, tu t’en contre fous.

 Peut-être, te dis-tu, qu’en prenant le temps de coucher cela sur papier, ça ira mieux, peut-être.

Le temps, tu le passes beaucoup trop à réfléchir sur toi-même pour faire quoique ce soit d’autre. C’est surement là ton problème, ton égocentrisme. Tu commences la plupart de tes phrases par « moi » ou « je », tu aimes raconter ta vie à tes amis mais tu ne les écoutes pas avec assez d’intérêt. C’est pas que tu aies tellement l’impression d’être le centre du monde, qu’il n’y ait que toi d’intéressant, non, c’est juste que tu te complais dans tes certitudes, ta solitude, ton petit cocon, mais sûrement qu’un beau jour tu t’ouvriras.

En somme, pour le moment, tu es un con.

 

Tu es un con, ce mec tu le connais à peine, tu ne l’as vu que quatre fois et vous avez dû passer en tout et pour tout vingt-quatre heures ensemble… Et puis ce n’est pas comme si ça allait s’arranger, entre ses révisions, ses concours, ses vacances, sans oublier que tu as un semestre à valider, un boulot à gérer, un autre à trouver, des vacances familiales, des berlinades. Et au bout, finalement, ce sera la province pour lui, la capitale pour toi, la mort du peuple.

 

Malgré tout, tu t’accroches. Forcément, puisque tu es un con. Tu as envie d’y croire. Tu te dis que vous trouverez bien un moment pour vous retrouver. Même un court instant, le temps de plonger ton regard parfois hésitant, souvent insistant, dans le ciel du sien. Comme si tu étais allongé dans l’herbe, face contre ciel, tu essaierais de deviner les formes que cachent ses yeux, tu tenterais de comprendre ce qu’il veut te dire, ce que tu veux entendre. Tout le monde sait que l’on ne voit que ce que l’on a envie de voir dans la forme des nuages.

 

Et tu rêves encore, vous êtes baignés par un soleil doux et maternel de printemps, propice aux amours naissantes. Vous fumez, vous discutez, vous vous cherchez, inutile d’en faire beaucoup plus en réalité, vous vous suffisez l’un à l’autre.

 

Tu voudrais l’écouter te clamer toujours ces poèmes, toi recroquevillé, blotti contre lui sur le banc parisien. Au milieu du square envahi par les touristes, les enfants, le bruit des voitures et des sirènes couvre les chants de la cantatrice qui accompagne les grands chapeaux et les queues de pie sortants de l’église, et vous, vous êtes comme à l’écart du monde. Peut-être même a-t-il pénétré ton cocon, celui-là même qui hier te rendait si con.

 

Vous en oubliez votre faim,  l’agressivité du soleil à son zénith, presque vos impératifs. Vous vous immortalisez, là, dans ces instants, comme si vous pouviez batailler contre le temps.

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18 janvier 2010

"Du ratage de partiels à venir malgré une journée beaubouresque"

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La vie, ça pue. Ca pue comme les 2m² de toilette de Beaubourg dans lesquels est resté enfermé ce SDF tout à l’heure et qu’il a imprégné de son odeur, juste avant que tu n’y pénètre. Ce pauvre homme qui ramène Marx à ton esprit tout les dimanches a dû être engagé par la mairie de paris pour vous inciter à ne pas faire trop faire durer votre pause. Rien à voir avec l’odeur, juste comme le spectre d’un avenir incertain, précaire qui rode et qui te guète à chaque minute de pause en plus que tu t’attribue.


Beaubourg, je n’aime définitivement pas. Levé à 9h20, parti de chez moi à 9h50, alors qu’ils n’ouvrent qu’à 11h. Au moment de passer le portique dépouillé de tous les objets métalliques que je porte sur moi, ma montre affiche 11h50. Tout ça pour qu’un SDF qui squatte la cafétéria tout la journée te rappelle que la vie pue, et que si tu ne bosse pas, si t’y arrive pas c’est qu’au fond tu le sais bien et tu te dis que ce que tu fais n’as pas de sens. Que ta vie n’a pas de sens, d’autant que depuis quelque temps, elle est comme à géométrie variable, protéiforme même.

Les repères ne sont jamais les même, ou alors c’est juste toi qui est trop con pour les avoir remarquées.

Les repères anciens sont surement trop ancrés. C’est peut-être ça qui te fais voir ta nouvelle vie par le prisme de l’ancienne, ce qui la rend celle-ci tellement plus belle, plus confortable, et la première tellement hors de portée, jalonnée d’obstacle empêcheurs de tourner en rond, en commençant par toi-même.  

Et de toute façon même si tu bosse, rien ne te dis que tu ne finiras pas ta vie dans une cafét’ de bibliothèque à errer comme un fantôme, à tel point que les gens ne te remarque que quand tu laisse ton odeur.

 

C’est peut être pour ça qu’à l’heure qu’il est, je ne révise pas mes partiels qui sont dans 48h, peut-être aussi que je me donne des excuses et que je ne suis qu’un petit con.

Après tout, j’ai tout ce dont je rêvais, mon studio, paris, ma grande école… What else ? Et bien, moi je reste persuadé qu’avoir tout ce qu’on veut, c’est la pire chose au monde, ne plus rien souhaiter, ne plus avoir de rêve, c’est une petite mort. Ce n’est pas non plus comme si j’étais né avec une cuillère en argent dans la bouche mais j’ai l’impression qu’il y en a une qui me pousse, et ça, ça craint. Les frustrations font avancer, m’ont fait avancer. Et faut croire que se taper des notes parmi les plus merdiques de sa classe, c’est plus assez frustrant.

 

Je veux une machine à remonter le temps, voilà ce que je veux… Merde, je l’ai déjà, c’est toi, toi qui me rapporte à un passé glorieux, si j’ose dire, fait d’insouciance, d’air pur et d’eau fraiche. Vivement mercredi.

 

Id

 

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